Comme à l’accoutumée, la cinémathèque tunisienne rempile pour une nouvelle saison culturelle et cinématographique : entre expositions, débats, rencontres et de (très) nombreuses projections de films d’auteur et autres, le premier semestre de ce temple du 7e art tunisien s’annonce marquant…
La Cinémathèque consacre pour commencer, une exposition à Youssef Ben Youssef sobrement intitulée «L’homme qui parlait avec ses yeux» : elle s’étalera du 17 septembre au 10 novembre 2019. Un bel hommage rendu au directeur tunisien de la photographie, considéré comme une référence pendant le siècle dernier et décédé récemment. En présence de ses proches, il s’agit de mettre en valeur le travail de l’artiste. La Cinémathèque célébrera le 50e anniversaire du festival Woodstock au cinéma du 17 au 22 septembre 2019. Cette festivité a profondément marqué la culture Pop depuis 1969. Le film d’Ang Lee «Hotel Woodstock» ou «Woodstock» de Michael Wadleigh sont programmés. Une occasion pour mieux cerner la culture alternative.
Du 24 au 29 septembre, place à un festival consacré à l’absurdité au cinéma directement extraite de la littérature et de la philosophie. Les grands pionniers des arts ont toujours traité de l’absurdité dans leur œuvre. Un thème finement transposé à l’écran par Woody Allen dans «Zelig», par exemple ou encore «Chansons du deuxième étage» de Roy Andersson, «Dr Folamour» de Stanley Kubrick, «El Topo» d’Alejandro Jodorowsky «The Lobster» de Yorgos Lanthimos ou encore «Brazil» de Terry Gilliam.
Parallèlement, les films préférés de feu Nejib Ayed seront également projetés à l’occasion du 40e jour de sa disparition : après consultation des œuvres qu’il préférait, et qu’il aimait, selon les affirmations de ses proches. Bel hommage en vue !
En octobre, place à la vieillesse à l’écran ! A l’occasion de la Journée mondiale de la vieillesse, la Cinémathèque revient à travers le cinéma sur l’impact du temps sur les personnes : seront projetés «Umberto D.» de Vittorio de Sica ou «Les fraises sauvages» de Bergman. Des films plus récents Comme «Youth» de Paolo Sorrentino ou «Amour» de Michael Heneke sont aussi programmés.
Une deuxième session de la semaine du cinéma italien contemporain est prévue et propose des films récents qui seront présentés en présence d’importantes personnalités italiennes comme l’actrice Barbara Bobulova, l’acteur, scénariste, réalisateur et producteur Giancarlo Giannini, la productrice, Elisabetta Bruscolini, la costumière Enrica Barbano et le réalisateur Daniele Lucchetti. Du 8 au 13 octobre aura lieu la semaine du cinéma argentin, fortement imprégnée par des messages politiques argentins.
En octobre, la cinémathèque s’associe à la Coalition tunisienne contre la peine de mort et propose des films qui interpellent les mentalités sur l’abolition de la peine de mort. Un cycle nommé «Les tandems Hors-la-loi» aura lieu du 15 au 20 octobre 2019 et sera consacré aux arnaqueurs au cinéma avant de céder les salles à la semaine du film espagnol.
Place à la musique et au rock dans le cinéma britannique du 22 au 25 octobre 2019 précédée par une rencontre avec le cinéaste Romuald Karmakar. Du 26 octobre au 3 novembre 2019, à la demande des JCC, la Cinémathèque tunisienne regroupe des films de patrimoine arabes et africains qui ont fait l’objet d’une récente numérisation et d’une restauration dont «Caméra d’Afrique» de Férid Boughédir. Du 5 au 10 novembre, place à un cycle consacré aux Frères Cinéastes : des Frères Lumière aux frères Nasser.
«Le père et le fils face à face», il s’agit du titre du prochain cycle : la cinémathèque continue à puiser dans les histoires de famille, avec ce cycle portant sur la filiation et la paternité qui regroupera des classiques allant du «Kid» de Charlie Chaplin, à «Paris-Texas» de Wim Wenders, sans oublier «La Vie est Belle» de Roberto Benigni.
Du 19 au 24 novembre, place aux films de Boxe afin de célébrer la naissance de champions. Au programme, «Rocco et ses Frères» de Luchino Visconti, «Raging Bull» de Martin Scorsese ou encore «Million Dollar Baby» de Clint Eastwood. Plus doux sera le prochain cycle qui traite des triangles amoureux au cinéma. Entre «Les Amants Diaboliques» de Visconti, «Jules et Jim» de Truffaut et «Les Amours Imaginaires» de Xavier Dolan, le choix est rude. Du 26 novembre au 1er décembre, place à la journée mondiale des enfants des rues : la Cinémathèque va à la rencontre d’enfants sans abri pour relater leur quotidien misérable. Entre «Capharaüm» de Nadine Labaki, «Gosses de Rio» de Thierry Michel et «Ces Filles-Là» de Tahani Rached, il est nécessaire de regarder la réalité en face, comme le faisait déjà Luis Buñuel, dans «Los Olvidados».
A travers le cinéma, on soutient le peuple palestinien. Hommages à des œuvres marquantes comme celles d’Elia Souleyman, Michel KhleIfi, Anne-Marie Jacir, Mohamed Bakri et bien d’autres. Du 3 au 8 décembre, honneur à Jacques Brel au cinéma, cette icône de la chanson a aussi marqué le cinéma des années soixante et soixante-dix en tant qu’acteur, scénariste et réalisateur, mais aussi en tant que compositeur de musiques originales de films. Puis, hommage à l’ours au cinéma pour le plus grand bonheur des enfants. Du 10 au 15 décembre, aspects du cinéma expérimental : Au menu, des films comme «Meshes of the Afternoon» de Maya Deren et Alexander Hammid, «Blue» de Derek Jarman, «Orphée» de Jean Cocteau, «La Jetée de Chris Marker», «Daisies» de Vera Chytilová ou encore «As I Was Moving», «Ahead Occasionally I Saw» et «Brief Glimpses of Beauty» de Jonas Mekas. Suivra, «l’antiquité carthaginoise au cinéma», les journées de la marionnette, et le cinéma japonais fin décembre. Sans oublier, l’univers de Jules Verne au 7e art. Nous y reviendrons plus en détail au fur à mesure des semaines à venir.